Imaginez-là, brune, avec un sourire épanoui. Elle porte une robe, vous regarde droit dans les yeux et vous parle. Ses mains graciles, couvertes de pastel, dansent dans la lumière. Vous demandez à voir. Elle a un petit rire inattendu, pivote sur elle-même et, d’un geste vif, vous montre ses œuvres : un personnage bondissant, éclairé de dos, attendant sur un chevalet l’inspiration ; une illustration richement colorée pincée sur une corde tendue... Zad est chez elle et ses mots frottés résonnent un instant entre les quatre murs de son atelier puis se dispersent comme des oiseaux. Elle a un morceau d’équateur qui vous réchauffe le cœur, mais je vous préviens, elle est aussi fragile qu’humaine. Lorsque son regard vacille, sa petite flamme faiblit par à-coups, elle a besoin de lumière pour vivre et s’exprimer. Un peu d’oxygène, un bon sommeil et là revoilà fraîche et splendide. Je vous le disais, la vie appelle la vie.

D. JEAN